Quand l’art rencontre la mode, on pense à Azzedine Alaïa. Créateur autodidacte de renommée mondiale, amoureux du corps féminin, il a marqué l’histoire de la couture par sa vision sculpturale du vêtement.
Né à Tunis en 1935, élevé par ses grands-parents, il découvre très jeune la mode grâce à Madame Pineau, une sage-femme française qui l’inscrit aux Beaux-Arts à 15 ans. C’est en voyant Silvana Mangano dans Riz Amer qu’il prend conscience du pouvoir du vêtement. Il étudie la sculpture, apprend à coudre auprès de sa sœur, puis confectionne des répliques de modèles de Dior ou Balmain pour une clientèle tunisienne aisée.
Arrivé à Paris, il tente sa chance chez Dior mais est renvoyé après quatre jours. Il rebondit, travaille pour des clientes privées, notamment Simone Zehrfuss et Louise de Vilmorin. En 1958, il rejoint la maison Guy Laroche. Il habite chez la comtesse Nicole de Blégiers, crée pour elle, et étend sa réputation dans les cercles parisiens. Pendant vingt ans, il travaille depuis son appartement-atelier, habillant les femmes les plus célèbres de la capitale. Il réalise même le prototype de la robe Mondrian pour Yves Saint Laurent.
Au fil des années, Azzedine Alaïa perfectionne son art, loin du tumulte des projecteurs, fidèle à sa vision de la mode : sensuelle, architecturale, pensée pour sublimer le corps plutôt que suivre les tendances. Ce n’est qu’au début des années 1980 qu’il accepte de présenter ses premières collections publiques. Le monde découvre alors un créateur d’exception, à la fois discret et radical, capable de révéler la puissance et la grâce féminine à travers des coupes précises et des matières nobles. Ses robes moulantes en jersey, ses tailleurs en cuir et ses silhouettes seconde peau deviennent emblématiques. Sa maison devient un lieu de création à part entière : atelier, salon d’essayage, lieu de vie. On y croise Naomi Campbell, Farida Khelfa, Grace Jones, Tina Turner ou encore Michelle Obama.
« C’était un magicien trublion, il avait l’oeil, la technique. J’étais épaté par ce qu’il faisait. Sa passion extraordinaire pour la couture, et sa totale liberté. Il avait le côté enfantin d’un artiste. »
Thierry Mugler à propose de Azzedine alaïa, interview par laurence benaïm, Paris 2020
Jusqu’à sa disparition en 2017, Azzedine Alaïa reste un artisan de la couture dans le sens le plus noble du terme. Aujourd’hui encore, son héritage se perpétue à la Fondation Azzedine Alaïa à Paris, où l’on peut découvrir ses archives, ses créations emblématiques et son univers intemporel, entre mode, art et architecture.
Je vous conseille de voir l’exposition en cours à la Fondation : Azzedine Alaïa et Thierry Mugler. Voici quelques photos pour vous donner envie de découvrir la vision d’Azzedine Alaïa.







Sources : La Fondation Azzedine Alaïa.
Laisser un commentaire